lundi 6 mai 2013

Alchimie de la vase en vieil or


Chic nécessaire de voyage

   Je l’attendais avec impatience : après de longues semaines en macération voici Lys Epona en superbe bidon bleu. À vrai dire ça ne lui va absolument pas, mais il faut bien cela : pratique, hermétique et solide, il est fait pour garder le jus intact et il n’y a rien à demander de plus ! En fait il y a même deux bidons bleus : un lourd que j’ai interdiction d’ouvrir et un qui semble bien moins rempli, ce qui m'intrigue assez…
   C’est donc ce dernier que j’ouvre : une première bouffée envahie doucement le périmètre, c’est confortable, ça titille… J’approche le couvercle de mon nez et la bouffée devient plus franche et culottée, c’est osé, ça envoie… Je me penche finalement au dessus du bidon et j’en pleure… Oui, entre alcool et essence, les vapeurs ne demandent qu’à jaillir c’est logique, ça décape et cela ne sent presque rien tant l’assaut est brutal. Passé ce trouble momentané de l’intelligence je peux enfin déguster l’effluve tant attendue : Lys Epona est là.
   Mais pourquoi ce bidon ? Est-ce que c’est ma dose rien qu’à moi pour la vie ? Pour quelqu’un d’autre ? Y a il un problème avec le parfum ??? Et bien non : j’avais tant demandé comment se passait tout le processus que l’on me propose d'en explorer un bout par moi-même : ce bidon est du parfum mais il n’est ni filtré, ni glacé… Enjoy !

   Donc j’ai testé le jeu du petit chimiste avec ce liquide encore légèrement huileux et qu'il faut débarrasser de ses impuretés. Réfrigération, repos, filtration…
   En transvasant le liquide en surface dans un récipient transparent, en prenant soin de ne pas remuer le bidon, à première vue tout semble bien. La couleur est superbe, un vieil or lumineux, ce n’est pas l’objectif du parfum mais je suis vraiment heureuse de la découvrir, mes petites fioles d'essais ne rendaient pas son ampleur, le plaisir des yeux a aussi son importance, j’aime. Et au milieu de cette couleur rien ne semble troublé, le jus est limpide… Jusqu’à ce quelques heures de repos prouvent que les paillettes qui dansent dedans sont bel et bien des impuretés. Elles forment une sorte de petit nuage, une fumée dans le fond. C’était prévu mais j’y ai presque cru.
   Je dois donc prendre les armes : parfum en bouteille, bécher, entonnoir, bouteilles en verre et filtres… A café. Très simplement, et délicatement, verser le jus sur le fameux filtre et observer, goutte à goutte, le liquide révélant sa pureté, prêt à épouser son flacon, une sorte de magie, les oiseaux chantant mille louanges dans le ciel azuré...
  
Envie d'un fond de cuve?
   Puis il y a la version pour adulte où dès le départ la bande annonce n’est pas la même : dans le récipient contenant le jus à filtrer celui est... Glauque, et l’on pense plus têtards que rossignols. Bon. Je le verse très simplement et délicatement dans le filtre et il s’avère être de la bonne couleur finalement. Pourtant la bête est là. Il faut attendre d’arriver vers la fin du récipient pour apercevoir, bien tapie au fond, une sorte de vase totalement surprenante ! Alors bien sur je savais qu’il y avait des particules, du dépôt, etc... Si filtrage il y a je me doute que c’est pour une bonne raison. Mais pas à ce point. D’ailleurs le fond de pot n’est pas utilisable, il fait partie des pertes normales, on ne filtre pas la vase, la vase pue. Oui tout cela est normal et s’appelle haute dose de matières naturelles dans ce cas précis… J’ai en revanche échappé aux cristaux de la synthèse au moins.
   Mon regard passe du filtre sali au jus totalement pur sans cesser d’être étonné. Il faut maintenant encore le laisser reposer et vérifier si tout est bien limpide, dans le cas contraire : recommencer.
   Mais pour l’instant j’ai déjà quelques échantillons grâce à ce petit bidon test…


   Toutes ces manipulations n’ont pu éviter quelques éclaboussures et fuites, mes mains sont des Lys Epona ambulantes, sans doute mes vêtements aussi et je n’ai pu m’empêcher de passer ses mains sur ma nuque, mon cou, mes épaules, mes cheveux. Et je le redécouvre, un peu différent, d’infimes ajustements, il se peut qu’il soit plus beau …  




Le labo prend la pose, l'échantillon se remplit et finalement le flacon ne résiste pas au plaisir












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